ARENVAL
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page de couverture Le Cercle de Lecture vous a proposé...
Les femmes qui lisent sont dangereuses
de Laure Adler
Exposé proposé et présenté par M. Leclercq
03-mars-12

Liste des livres

Les femmes et la lecture dans l'art occidental.

« Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations. » Laure Adler.
L'histoire de la lecture féminine se reflète dans la peinture et la photographie. Les artistes de toutes les époques ont représenté des femmes en train de lire. Pourtant, il aura fallu des siècles avant qu'il soit accordé aux femmes de lire à leur guise. Ce qui leur incombait d'abord, c'était de broder, de prier, de s'occuper des enfants et de cuisiner. Dès l'instant où elles envisagent la lecture comme une possibilité de troquer l'étroitesse du monde domestique contre l'espace illimité de la pensée, de l'imagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses. En lisant, elles s'approprient des connaissances et des expériences auxquelles la société ne les avait pas prédestinées. C'est ce chapitre captivant de l'histoire de la lecture féminine que Laure Adler et Stefan Bollmann explorent, avec un soin particulier du détail. Le fil de l'analyse conduit du Moyen Âge au temps présent, en s'attachant plus spécialement à certaines œuvres de Rembrandt, Vermeer, mais aussi Manet, Matisse ou Hopper, jusqu'à la fameuse photographie d'Eve Arnold montrant Marilyn Monroe en train de lire Ulysse de James Joyce. De courts textes de commentaire accompagnent ce choix de peintures, de dessins et de photographies.

Quel titre !
Cette phrase a du être prononcée de nombreuses fois pourtant. Bien sûr, à notre époque, elle paraîtrait un peu désuète, du moins, en Europe. Nous sommes libres, aujourd'hui, de lire ce que nous voulons, où nous voulons. Du moins, logiquement!
Mais remontons en arrière. A une époque où les femmes n'avaient pas même le droit de lire la bible... Ensuite, elles furent cantonnées aux livres de prière. Et petit à petit, elles ont gagné une place auprès des livres.?Mais pourquoi était-ce si dérangeant au fond, qu'une femme lise? Est-ce parce que la lecture fait réfléchir? Que la femme n'avait pas le droit d'avoir ce pouvoir? Ou parce qu'elle ne devait pas s'échapper, le temps de quelques pages de son éternel devoir de femme au foyer
Ou parce qu'il y a quelque chose d'effrayant, dans cette communion au livre, cet abandon que nous avons parfois dans la lecture? Et que trop de plaisir n'est pas normal?
Ce livre offre quelques réflexions à ce sujet, mais il n'est pas un essai, ou une large réflexion sur cette question. Il nous offre surtout un panel de tableaux représentant des lectrices, des portraits de Saintes, aux anonymes perdues dans l'instant magique d'une rencontre avec des personnages. De peintures en photos, de siècles en siècles.

"Les femmes qui lisent sont dangereuses"
L'ouvrage rassemble peintures et photographies allant du Moyen-âge à nos jours, en suivant un fil d'Ariane thématique : des portraits de femmes face à leur livre, journal, ou lettre. Lisant, absorbées, ou bien captées dans l'instant où leur regard se lève du livre, ces femmes sont conscientes, sentimentales, passionnées ou encore solitaires. Quelques 130 illustrations ont été choisies pour figurer dans ce petit musée imaginaire, dont celles des œuvres de Rembrandt, Manet, Matisse, Edward Hopper...

Mais pourquoi un tel titre ? L'angle d'approche de Laure Adler et Stefan Bollman est celui de l'histoire de la lecture chez les femmes. La Bible était interdite aux femmes avant d'être la seule lecture permise. Jusqu'à très tard, la lecture était considérée comme une activité exclusivement masculine. La société voyait d'un mauvais œil le nombre grandissant de femmes devenant lectrices.
Le texte de Laure Adler retrace cette histoire des femmes et de la lecture, de ces moments d'alliance entre la lectrice et l'espace du livre, de l'action de lire comme conquête de la liberté. Celui de Stefan Bollmann se penche sur l'histoire de ces peintures, nous remémorant les contextes dans lesquels elles étaient vues.

Mais aujourd'hui, dirait-on, toutes les lectures sont permises. Permises, peut-être... mais pensez-vous que Marylin Monroe lisait vraiment "Ulysse" de James Joyce, comme elle apparait sur une photographie de Eve Arnold?

Extraits : l'Internaute


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