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page de couverture Le Cercle de Lecture vous a proposé...
Le Club des Incorrigibles Optimistes
de Jean-Michel Guenassia
Exposé proposé et présenté par Mme Clément
19-oct-10

Liste des livres

Autour d'un livre: Le Club des Incorrigibles Optimistes (Roman)
Edition : Albin Michel

Jean-Michel Guenassia
Ecrivain français
Né à Alger en 1950
Propulsé sur le devant de la scène en 2009 avec son roman 'Le Club des incorrigibles optimistes', Jean-Michel Guenassia n'en est pourtant pas à son coup d'essai. En effet, avant de se distinguer avec cette peinture politique des années 1960, cet avocat de formation a travaillé comme scénariste pour la télévision et a déjà signé le polar intitulé 'Pour cent millions', paru en 1986.
Jean-Michel Guenassia évoque le petit monde des réfugiés de l'Est dans le Paris populaire des années 1960.

Résumé du livre
Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock' n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Tibor, Léonid, Sasha, Imré et les autres. Ces hommes avaient tous passé le Rideau de fer pour sauver leur vie. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient tous retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie de Michel. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes.
C'est un roman d'adolescence, celle de Michel Marini, 12 ans en 1959, amateur de rock et de baby-foot. Mais Le Club des incorrigibles optimistes est également une chronique sociale sur fond d'Algérie française, de rideau de fer, avec pour héros une poignée d'hommes qui ont fui la Pologne, la Roumanie ou la Russie. Le petit Michel croise Igor, Sacha, Pavel et les autres dans l'arrière-salle du Balto, un café parisien. Avec eux, il découvre les nuances de la vie politique à travers les nostalgiques du socialisme et ceux qui ont coupé le cordon sans se retourner, troquant leurs familles contre une précarité infinie. Dans un coin obscur, deux hommes jouent aux échecs, écrivent, échangent des propos. Ils s'appellent Sartre et Kessel, ont leurs habitudes dans ce bistrot. A l'occasion, les deux intellectuels donnent un coup de main quand les fins de mois sont difficiles pour les exilés de l'Est. Chez le petit Michel non plus, la vie n'est pas bien simple : les parents se déchirent, on parle de guerre, de jeunes qui s'engagent, mais aussi de la Fête de l'Huma et du Parti communiste français.
Jean-Michel Guenassia prend tout son temps pour installer le lecteur dans ce monde où se croisent les destinées les plus complexes et le quotidien du petit Parisien qui fait son apprentissage de la vie. Cette délicate balance entre l'histoire mondiale des années 1960 et la vie sans aspérité de la famille Marini est maintenue, portée et développée de la première à la dernière page. C'est sans doute la principale qualité de ce livre : ne jamais tomber dans la démonstration, préserver le sentiment, la proximité et la structure romanesque. L'éditeur présente Le Club des incorrigibles optimistes comme un premier roman, il semble pourtant que Jean-Michel Guenassia ait déjà publié des fictions policières. Quoi qu'il en soit, cet opus est un beau roman ambitieux qui réussit à brosser le portrait de la France gaulliste à peine relevée de la guerre, ignorant ce qui se passe à deux pas de chez elle, dans la Russie stalinienne.

Christine Ferniot
Télérama n° 3110
22 août 2009


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