Biographie de l'auteur - Source Wikipédia -
Elisabeth Reynaud, romancière et scénariste. a publié les biographies de Thérèse d'Avila (Fayard 1997). Jean de la Croix (Grasset, 1999) et Elisabeth de Hongrie (Pressas de la Renaissance, 2005). Elle est également l'auteur de romans et d'essais, ainsi que la rédactrice en chef de la revue Ada ou le génie des femmes, créée en 2005.
Élisabeth de France (1764-1794)
?Alors qu'elle aurait pu se retirer avec ses tantes au château de Bellevue près de Meudon, elle choisit de partager le sort de son frère après le 6 octobre 1789. Elle disposa désormais d'un appartement aux Tuileries à Paris.
Malgré les apparences, c'était une femme de caractère, mature et réfléchie, qui tenait parfois tête à son frère ou à sa belle-sur Marie-Antoinette. Leurs affrontements portaient sur des choix de stratégie politique, la princesse adoptant une position ultra, sans la moindre concession aux partisans d'une monarchie constitutionnelle. Dès 1790, elle soutenait le principe d'une alliance des émigrés avec les puissances étrangères dont elle attendait le salut. Par l'intermédiaire du comte de Virieu, entre autres personnes, elle correspondait régulièrement avec le comte d'Artois, son frère, dont elle partageait les idées. Une de ses lettres au comte d'Artois fut découverte un jour sur un officier qui la transportait, et la missive fut remise pour examen à l'Assemblée Nationale. La princesse Élisabeth disait du roi qu'il se laissait conduire par ses ministres vendus à l'assemblée, et qu'il n'y avait rien à espérer sans aide extérieure. Elle recommandait au comte d'Artois d'agir par lui-même, l'engageant à mettre les autres souverains d'Europe dans leurs intérêts. Car, disait-elle, Louis XVI est si faible qu'il signerait sa propre condamnation si on l'exigeait de lui.
Elle s'opposa également à la constitution civile du clergé et à toute mesure qui diminuait les prérogatives royales.
Cependant quand Mesdames tantes quittèrent la France pour les Etats du pape (1791), elle choisit encore une fois de rester avec son frère et sa belle-sur.
Elle accompagna la famille royale lors de la fuite déjouée vers Montmédy, le 20juin1791. Un an plus tard exactement, le peuple de Paris forçait les portes du palais des Tuileries pour intimider Louis XVI et l'inciter à suspendre son veto maintenu sur diverses mesures préconisées par l'assemblée. Confondue avec la reine, Élisabeth fit face aux émeutiers sans les détromper sur son identité.
Quand le roi fut suspendu par l'Assemblée législative le 10août1792 et détrôné un mois après, l'Assemblée décréta que "Louis Capet, son épouse et leurs enfants (Louis Charles et Marie Thérèse), ainsi qu'Élisabeth, seraient détenus jusqu'à nouvel ordre à la Prison du Temple".
Minée par des nuits sans sommeil depuis les événements d'août et septembre 1792, elle se métamorphosa physiquement. Un chirurgien du comte d'Artois qui la visita à l'époque du procès de Louis XVI dit qu'elle était devenue «méconnaissable». Une lettre de la marquise de Bombelles - informée par sa fille Mme Alissan de Chazet qui communiquait en secret avec les prisonniers - donnait ces nouvelles au marquis de Raigecourt, époux de sa meilleure amie: «J'ai eu comme vous les mêmes informations sur notre malheureuse princesse, sa maigreur est, dit-on, effrayante, mais la religion la soutient, et elle est l'ange consolateur de la reine, de ses enfants; espérons qu'elle ni les siens ne succomberont à tant de maux. Comment pourrait-on se plaindre en ayant l'imagination remplie du douloureux tableau des habitants du Temple?» À la Prison du Temple, Élisabeth continua à communiquer avec l'extérieur, par l'intermédiaire de Mmes Thibault, Saint-Brice et de Jarjayes. Le peintre Alexandre Kucharski, de l'aveu de Marie-Antoinette à son procès, parvint lui aussi jusqu'aux prisonnières dont il a laissé des effigies. Début juillet, pour parer à toute tentative d'évasion, le jeune Louis-Charles fut séparé de sa mère et de sa tante, puis Marie-Antoinette, sur décret de Barère, rapporteur du Comité de salut public, fut renvoyée au Tribunal révolutionnaire et envoyée le 1er août à la Conciergerie.
La Convention avait d'abord prévu qu'Élisabeth "Capet" serait expulsée de France. Mais des documents cités en octobre 1793 lors de l'instruction du procès de Marie-Antoinette, devaient entraîner un décret de renvoi de la prisonnière devant le Tribunal révolutionnaire.
Vers la fin de l'année 1793, Élisabeth partageait sa cellule avec sa nièce de 15 ans sur laquelle elle veilla après l'exécution de ses parents, lui inculquant les valeurs chrétiennes auxquelles elle était très attachée. On semblait l'avoir oubliée.
Pour un certain nombre de députés dont Robespierre, Madame Élisabeth ne présentait pas un grand risque pour l'avenir de la République. Mais avec la guerre souterraine que se livraient les membres des comités, la répression se montrait de moins en moins sélective dans le choix de ses victimes. La «sur du tyran» donna l'occasion à la police politique de concocter un procès démagogique, nullement équitable, au terme duquel Élisabeth fut condamnée à la peine de mort.
À l'accusateur public qui la traitait de «sur d'un tyran», elle aurait répliqué: «Si mon frère eût été ce que vous dites, vous ne seriez pas là où vous êtes, ni moi, là où je suis!»...
Le 10mai1794, elle fut conduite en charrette à la place de la Révolution, la dernière d'une «fournée» de 2N personnes. Son rang de princesse du sang la fit monter la dernière sur l'échafaud. Son fichu ayant glissé de ses épaules, elle se serait ainsi adressée au bourreau: «Au nom de la pudeur, couvrez-moi monsieur!». Son corps tronqué fut inhumé dans la fosse commune du cimetière des Errancis. Après la Révolution, la dépouille fut placée aux catacombes de Paris avec les autres suppliciés; un médaillon la représente à Saint-Denis
Le livre : des revues de presse...
On s'intéresse ici au destin d'Elisabeth, sur de Louis XVI, personnage secondaire de l'Histoire dont on parle rarement.
J'ai donc découvert un beau portrait de femme. Dans la première partie on voit apparaître une enfant vive, peu intéressée par les études, passionnée de chevaux et excellente cavalière, n'hésitant pas à suivre ses frères à la chasse.
Moins futile que Marie-Antoinette dont elle est néanmoins extrêmement proche, elle s'occupe beaucoup des pauvres et des malades, toujours soucieuse des gens qui l'entoure et de ses amis. Elle ne se mariera jamais, ne voulant pas quitter ses frères qu'elle adore.
Et bien sur, après les fastes de la vie à Versailles, la Révolution éclate, elle refusera de s'exiler comme tant d'autre, emprisonner avec son frère, sa belle-sur et leurs enfants, elle vivra avec eux les humiliations, les insultes, la vie rude, la mort qui semble inévitable et un monde qui s'écroule. Elle essayera de convaincre son frère de fuir, hélas celui-ci ne veux pas et quand enfin il se décide il est beaucoup trop tard (c'est la fameuse fuite à Varennes et son retentissant échec).
Elle sera leur soutien jusqu'à la fin, jusqu'à son procès expéditif et son passage à la guillotine, elle avait à peine 30 ans.
J'ai trouvé ce livre terriblement touchant, parfois on aimerai que l'histoire soit différente, que ça ne finisse pas si mal.?Les horreurs de la révolution font froid dans le dos, tant de sauvagerie et de haine incontrôlable qui pousse aux pires extrémités.
Une très belle biographie.
Belle et insolente, petite-fille de Louis XV et sur de trois rois de France, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, Madame Elisabeth se tient au tout premier plan d'un des épisodes les plus sanglants de l'Histoire de France : la Révolution de 1789.
Amie intime de Marie-Antoinette, qu'elle soutiendra jusqu'à la fin, avec la gaieté de cur des âmes les plus hautes, elle se montre intrépide et loyale dans la tourmente. Adorée de ses amies " Bombe " et " Rage ", écuyère émérite, passionnée de billard, de jardins et de politique, elle aime plus que tout les enfants, les chevaux et ses frères. Des ors de Versailles à la fuite à Varennes, elle n'a cessé d'être là, en toute lucidité, liée à jamais au roi et à la reine.
Ayant refusé de s'enfuir à l'étranger, comme l'a fait une partie de la noblesse, elle est emprisonnée avec Marie-Antoinette. A la mort des souverains sur l'échafaud, on la retrouve dans le donjon du Temple, avec ses neveux : le petit Dauphin, Louis XVII, et sa sur, Madame Royale, restés orphelins. Elle résiste à toutes les brimades jusqu'à ce que la guillotine s'abatte sur sa tête innocente, tel un lys foudroyé.
Elle venait d'avoir trente ans. Sur un rythme haletant, l'auteur dresse un portrait passionnant et fourmillant de détails de cette héroïne restée inexplicablement oubliée.
J'ai découvert Elisabeth Reynaud et sa passion pour Madame Elisabeth dans une émission d'Europe1 (Jacques Pradel pour être exacte). Elle en parlait si bien et avec tellement d'intérêt que je me suis jetée sur le livre et que je l'ai dévoré en deux jours.
On y découvre la vie de la sur des derniers rois de France. On y découvre une femme profondément attachée à son frère et à sa belle sur, une famille royale totalement dépassée, une histoire de France qui s'emballe ... et une fin que l'on sait d'avance tragique.
J'ai beaucoup aimé cette biographie. J'y ai découvert une famille royale avec une dimension humaine, loin des clichés des livres d'histoire.
Le livre est très bien documenté (quoiqu'il semble qu'il y ait une erreur dans la date du décès de Louis XV) et est écrit d'une façon légère et facile à lire. Il m'a donné envie d'en savoir plus sur Marie Antoinette, de savoir qui était vraiment cette femme (une femme sans grande envergure magnifiée par un destin tragique d'après Stefan Zweig ... je suis en train de lire sa biographie de Marie Antoinette).
Je vous le conseille vivement, il fera un bon partenaire de serviette de plage.