1 - Introduction du mot « Révolutions »
Ce mot « Révolutions » peut faire peur. Rassurez-vous, je ne vous parlerai pas de la révolution de 1789, ni de celles de 1830 et 1848, mais ce mot signifie changement, transformation. Ce sera celle d'une famille au cours des siècles.
2 - Pourquoi j'ai aimé ce livre ?
J'aime les histoires vraies ou vraisemblables. Il y a dans cet ouvrage une page d'histoire telle que nous l'apprenions autrefois, pour le certificat.
Aussi, parce qu'il renferme des descriptions de pays lointains et que je pense avoir été une grande voyageuse.
Enfin, c'est sentimental... Il y a des descriptions de la ville de Nice des années 1950. Ce fut, après la guerre, une de nos premières destinations de vacances. En 1950, nous y avons rencontré Picasso, qui nous a dédicacé une carte.
Pourtant, ce n'était pas un voyage de tout repos. On mettait 17 heures de Paris à Nice, sur des banquettes de bois, en troisième classe, alors que maintenant on fait Paris - Pékin en 11 heures.
Mais nous étions heureux de pouvoir expédier de grands paniers de fleurs et de fruits confits.
3 - Biographie de l'auteur
Né à Nice le 13 avril 1940, issu d'une famille bretonne, britannique et Mauricienne, Jean-Marie Gustave LE CLEZIO garde de ses origines un goût prononcé pour l'errance.
Licencié de lettres, il publie son premier roman : « Le procès verbal » à l'âge de 23 ans. Le prix est aussitôt récompensé du prix Renaudot. Il récidive dans cette voie et en 1980, le prix Morand lui est décerné pour l'ensemble de son 1/2 uvre. C'est aussi l'année de la sortie de « Désert », une épopée sublime d'une jeune descendante des Touaregs.
Il a aussi consacré des essais à plusieurs civilisations nomades menacées de disparition avec lesquelles il a, parfois, partagé son existence : indiens du Panama, berbères du Maroc...
Il est l'un des écrivains français le plus traduit dans le monde. Ses livres sont lus en Allemand, Anglais, Chinois, Espagnol, Japonais.
De 1970 à 1974, il passe son existence avec les Emberas, une population indienne qui vit dans la forêt.
Fin connaisseur de la littérature anglo-saxonne, il se réclame non seulement de Zola, mais aussi de Stevenson et Joyce.
Son 1/2 uvre, riche d'une trentaine de livres reflète ses préoccupations écologistes, sa révolte contre l'intolérance, sa fascination pour le monde indien des Amériques.
Il fait son service militaire au Mexique et pendant les deux ans où il est resté dans ce pays, il a voyagé notamment à Panama où il a rencontré les Emberas.
Il vit entre le nouveau Mexique, l'Ile Maurice dont sa famille est originaire et Nice où il a grandi et où vit encore sa mère. Les Le CLEZIO sont originaires du Morbihan, en Bretagne.
Au moment de la révolution, un de ses ancêtres qui avait refusé d'entrer dans l'armée révolutionnaire parce qu'on lui demandait de couper ses cheveux a dû fuir la France. Il a embarqué, avec sa famille, sur un bateau qui s'appelait « Le courrier des Indes » mais lorsque le bateau a fait escale à Maurice, il est descendu car sa femme était originaire de l'île et y avait encore de la famille.
La branche mauricienne de Le CLEZIO est issue de cet ancêtre aventurier et rebelle. L'île s'appelait : Isle de France.
La vie de cet ancêtre est le sujet du roman « Révolutions ».
4 - Le roman
C'est une saga qui va de 1792 à1968. C'est un devoir de mémoire. Il dit :
"La mémoire n'est pas une abstraction, c'est une substance, une sorte de longue fibre qui s'enroule autour du réel et l'attache aux images lointaines."
De 1792 à...
Juillet 1792 : départ de Jean pour la guerre. (Page 60)Engagement volontaire, mauvais équipement. (Page 64)Long arrêt sur le champ de Mars. Les 28 et 29 août, départ pour l'Argonne par marches forcées de 10 lieues sous les ordres de Kellerman.Bataille du moulin de Valmy.Rencontre avec Dumouriez. Horreurs de la guerre. (Pages 82 et 83)Ecriture de la Marseillaise pour faire marcher les engagés de Marseille.
J'ai divisé le roman en deux parties :
a - Les aïeux, la mémoire.
b - La vie de Jean.
Jean est un petit garçon qui vit à Nice et dont le plus grand plaisir est d'accompagner sa mère Sharon chez la tante Catherine qui habite un bel immeuble : « la Cataviva ».
En montant les étages, il nous présente les habitants.
- Portrait de la tante Catherine. (Page 16)
- Mémoire de la tante, sa vie à l'île Maurice.
Elle commençait toujours par : Autrefois à Rozilis... (Page 31)
Le grand-père de tante Catherine s'était marié à la Réunion avec Lise Lebrun. Venue de France, elle avait 17 ans, était aussi originaire de Bretagne ; on l'avait surnommée Arzano.
Il avait soigné les malades de la variole au lazaret de Boucan Canot, à la réunion en 1860, puis celle de Maurice. (Page 25)
Son fils a été tué à la guerre en 1915. Grand-père Charles est mort le mois suivant.
Le père de Catherine s'appelait Charles, sa mère Désirée. Catherine, dans l'appartement sous les toits, prisonnière, seule, sans argent, est la dernière descendante de Rozilis.
Dans son coffre à trésors, Catherine a pris un livre, un vieux petit bouquin relié, usé, sur lequel est écrit : « grammaire de la langue latine ». Sur la page de garde, Jean a vu le portrait tracé à la plume d'un garçon en habit noir, aux cheveux longs, coiffé d'un drôle de chapeau à galon noir comme celui des Bretons anciens ; sous le dessin une main avait écrit, en éclaboussant le papier : Jean Eudes Marrot 1788
Juillet 1792 : départ de Jean pour la guerre. (Page 60)Engagement volontaire, mauvais équipement. (Page 64)Long arrêt sur le champ de Mars. Les 28 et 29 août, départ pour l'Argonne par marches forcées de 10 lieues sous les ordres de Kellerman.Bataille du moulin de Valmy.Rencontre avec Dumouriez. Horreurs de la guerre. (Pages 82 et 83)Ecriture de la Marseillaise pour faire marcher les engagés de Marseille.
Poème de Marmontel
Poète limousin né en 1723 qui a écritdes choses réelles sur la révolution.
Conduit par le tambour sonore
Il suit crânement le drapeau
Et la cocarde tricolore
S'étale sur son vieux chapeau
Il a délaissé le village
Son père, sa mère, ses surs
Une voix lui dit « Courage
C'est pour la France, point de pleurs »
Pour lui sont les ardentes fièvres
La gloire, la franche gaîté
La marseillaise sur les lèvres
Au c 1/2 ur de la sainte liberté
A son retour de la guerre, Jean Eudes décide de partir au bout du monde avec la femme qu'il aime pour commencer une vie nouvelle. (Pages 114 et 115)Leur propriété s'appelle « Ebène ». Ils doivent quitter Maurice en 1910. (Page 117)
Description de l'île Maurice. (Page 220)Déclaration faite à Rozilis. (Page 515)
La vie de Jean.
Jean est un petit garçon qui revient de Malaisie et habite à Nice avec ses parents. Sa mère est anglaise et se prénomme Sharon ; en sortant de l'école, il a l'habitude d'aller rendre visite à la tante Catherine qui habite dans un grand immeuble : la Cataviva.
Il nous décrit les habitants à chaque étage mais il est amoureux d'une petite vietnamienne sourde et muette : « Aurore », habillée comme une poupée chinoise. Il l'a perdue, elle est partie avec un militaire. (Page 41)Il raconte son entrée au lycée à l'âge de 8 ans. (Pages 42 à 45)
Puis il visite Nice avec son ami Santos.Jean a besoin d'argent, il va travailler. Il voit l'arrivée des « rapatriés » d'Algérie ; il pense à l'Angleterre comme à une terre promise.Londres. (Page 229)
Ce que Jean voulait de Londres, c'était la dureté, l'âpreté, la vérité. C'est pour cela qu'il avait quitté la douceur de la Méditerranée.
Service de Gériatrie. (Pages 322 à 325)Il apprend la fin de la guerre. (Page 325)
Retour à Nice, il retrouve ses parents vieillis. (Page 367)
Retour au vieil immeuble de tante Catherine. (Page 369)
La tante Catherine est dans une maison de retraite.
Rencontre de Mariam, une Algérienne d'Oran.
Il retrouve Aurore dans un pensionnat religieux. (Page 391)
Reçoit une convocation pour le service militaire, son sursis est terminé.Il part à Mexico. (Page 435)
Il y vit pauvrement. Il a trouvé un travail de répétiteur à l'institut international de langues étrangères. Quand il ne donne pas de cours, il va au couvent de Guerrero voir le père Andres.
On prépare les jeux olympiques de 1968 ; il pensait avoir un contrat de traducteur.
Révolte des étudiants. (Page 475)Bilan de la révolte. (Page 490)A son retour, il ouvre le cahier que lui a remis sa mère. C'est tout ce qu'il veut garder de tante Catherine. (Page 528)
Jean et Mariam se marient le 30 août 1969.
Où iront-ils en voyage de noces ? à Oran ? non, Mariam ne veut pas.
Ils iront à Mahébourg, à l'île Maurice.
Le moulin de Valmy | Dumourier |
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