ARENVAL
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page de couverture Le Cercle de Lecture vous proposera bientôt...
Service Clientèle
de Benoît Duteurtre
Exposé proposé et présenté par Mme Clément
25-mai-04

Liste des livres

C'est un petit livre de quatre-vingt-quatorze pages, intitulé «roman bref».

CHOIX DU LIVRE
J'ai entendu un commentaire à la radio, avec quelques citations bien choisies et cela m'a donné envie d'acheter ce livre. Pendant les fêtes de Noël, il était sur un guéridon et plusieurs personnes l'ont feuilleté puis l'ont lu.
J'ai donc choisi de vous présenter cette histoire drôle qui nous entraîne dans les galères de la vie moderne sans nous ennuyer.

L'AUTEUR.
Benoît DUTEURTRE est né près du Havre, au début des années soixante - le jour des 80 ans de son arrière-grand-père René Coty. Son enfance provinciale se déroule dans un milieu "chrétien de gauche" de l'après mai 68. Il commence à écrire vers l'âge de 15 ans, montre ses manuscrits à l'écrivain havrais Armand Salacrou. Découvrant avec passion la peinture, la littérature et la musique moderne, il entre en fac de musicologie.
En 1982, il envoie quelques textes à Samuel Beckett qui l'incite à publie sa première nouvelle dans la revue Minuit. Installé à Paris, il gagne sa vie en pianotant, fréquente le milieu du jazz. Du Printemps de Bourges aux Amandiers de Nanterre, les cheveux rose-fluo, il participe à plusieurs spectacles de théâtre musical avec Norbert Letheule, Bernard Lubat, Henri Texier. Puis il galère quelques années : manutentionnaire au BHV, enquêteur pour des instituts de sondages, accompagnateur de piano dans les cours de danse.
Après la publication de son roman Sommeil perdu (Grasset, 1985), Benoît Duteurtre trouve quelques jobs dans la presse. Critique musical et journaliste, il travaille pour des publications très diverses : le Monde de la musique, Diapason, Elle, Playboy, La vie, Révolution... En 1987, il fait paraître un second roman : Les vaches (Calmann Lévy).
Son propos se précise dans l'Amoureux malgré lui (Gallimard, 1989). Ces portraits de femmes composent le premier volet d'une comédie de la France moderne qui se développera dans les livres suivants. Il revient sur son apprentissage dans les milieux artistiques et journalistiques dans le roman Tout doit disparaître (Gallimard, 1992).
En 1993, il tient le feuilleton littéraire des Lettres Françaises et relance la collection musicale Solfèges, au Seuil. En 1995, Benoît Duteurtre publie Requiem pour une avant-garde (Robert Laffont), essai sur la musique contemporaine qui provoque une vive polémique dans la presse française et étrangère. Avec le compositeur Marcel Landowski, il crée une association destinée à soutenir les jeunes compositeurs.?Tableau de Paris à la veille de l'an 2000, son roman Gaieté parisienne (Gallimard 1996), suscite encore la polémique, cette fois dans le milieu gay. L'année suivante, Benoît Duteurtre publie Drôle de temps (Gallimard, puis Folio 2000) qui fait l'objet d'un éloge de Milan Kundera dans le Nouvel Observateur et obtient le Prix de la Nouvelle de l'Académie Française.
En 1999, son roman Les malentendus a pour toile de fond la guerre du racisme et des bons sentiments. L'humanité applaudit, tandis que Technikart titre sur "l'homme le plus détesté de Paris". Le livre fait l'objet d'une adaptation cinématographique qui sera tournée en 2003 par le cinéaste Alain Robak. En mai 2000 paraît A propos des vaches (Les Belles Lettres), version revue et définitive du roman Les vaches.
Publié en septembre 2001 chez Gallimard, Le Voyage en France obtient deux mois plus tard le Prix Médicis du roman français. Tiré à plus de 50.000 exemplaires, il est en cours de traduction dans plusieurs pays.??
En mai 2002, Benoît Duteurtre publie, aux éditions du Rocher - dans la collection Colère - un petit essai sur les folies de l'automobile et de la circulation : Le grand embouteillage.

BIBLIOGRAPHIE
Romans
La rebelle (Gallimard, 2004)
Service Clientèle (Gallimard, 2003)
Le voyage en France (Gallimard, 2001)
Les malentendus (Gallimard, 1999)
Drôle de temps (Gallimard, 1997)
Gaieté parisienne (Gallimard, 1996)
Tout doit disparaître (Gallimard, 1993)
L'Amoureux malgré lui (Gallimard, 1989)
A propos des vaches (Calmann-Lévy 1987, Les Belles Lettres 2000)
Sommeil perdu (Grasset, 1985)

Essais
Requiem pour une avant-garde (Robert Laffont 1995)
L'opérette en France (Le Seuil, 1997)Service clientèle a été présenté dans différentes revues ou journaux:
L'Humanité (16 octobre 2003)
Le Figaro littéraire (30 octobre 2003)
Le Figaro Magazine ( 31 octobre 2003)
Lire ( novembre 2003).

L'HISTOIRE.
Un homme jeune, moderne, perd son téléphone portable. Il désire joindre son conseiller clientèle. Commence alors la galère des relais de standards automatiques.?On découvre le monde kafkaïen où «la science-fiction est aux portes, où le délire paranoïaque menace d'exploser à chaque instant».
Ce livre est un pamphlet qui «se déguste» en une heure. C'est un exutoire excellent contre les méfaits de la mondialisation. On constate qu'on n'est pas seul, incompris, face à tous les dysfonctionnements liés à la modernité (portable,ordinateur, ...).
Qui ne se reconnaît pas dans les malheurs de Benoît? Nous ne sommes pas les seuls râleurs et les seuls maladroits! Et cela fait du bien!
Qui n'a pas suivi un parcours du combattant pour résilier un abonnement, pour obtenir un simple renseignement (SNCF, batterie d'un portable,...) pp.13-15?
Quand enfin on obtient un interlocuteur humain, on découvre que l'employé a un pouvoir inexistant p.16.
Benoît fait référence à un directeur fantoche, Dominique DELMARRE, être obséquieux, inatteignable, qui tient le client à sa merci.
Et pourtant, nous sommes toujours des clients privilégiés: on nous offre sans cesse des forfaits incroyables, véritables «pièges à cons». Quand on a ce genre de problème, on rit au début, puis on comprend très vite qu'on est victime de gigantesques entreprises commerciales qui organisent ces marchés.
Madame HAIGNERE, ex-ministre de la Science, parle de la «Science, excellent vecteur pour réenchanter le quotidien». On veut bien la croire, mais on n'en prend pas le chemin quand on découvre «les aléas de la communication à tout va dont souffre la société».
Après un premier chapitre sur la perte d'un téléphone mobile, on aborde les soucis avec les cartes internationales, les «Cartes Premiers» pp.24-25.
Benoît DUTEURTRE nous parle ensuite des voyages aériens avec les soi-disant problèmes techniques, ce qui permet de regrouper des vols. Nous nous amusons avec l'archaïque train Montréal/New York p.29: les mères autoritaires et les pères... passionnés... de jeux informatiques.
Puis, nous retrouvons notre héros avec l'ordinateur et son célèbre mot de passe. Qui n'a pas eu de problème avec ces codes qu'on oublie, qui changent , avec des pannes non prévisibles.
Nous sommes victimes de la vie moderne, surbookés, stressés, paumés dès le réveil p.37.
L'auteur conte ensuite l'incident avec un prêtre intégriste, en soutane, signe de résistance au progrès. Il possède cependant une Twingo télécommandée, rencontre un Musulman devant un Mac Do, dialogue sur Mac ou PC...
DES RAPPROCHEMENTS sont faits entre Benoît DUTEURTRE et Xavier PATIER, dont un ancêtre était Garde des Sceaux. Ce dernier a écrit Trentenaire et Démon de l'Acédie, et parle de l'ISR (Indicateur Synthétique de la Rentabilité), chirurgien victime des temps modernes de la médecine privée.
Service clientèle me fait penser au Matin brun de Franck Pavloff aux éditions Cheyne: Ne sommes-nous pas lâches en ne réagissant pas dès le début, afin d'éviter des ennuis? (On subit un Etat brun, avec uniquement des chats bruns, puis des chiens bruns, puis on recherche des gens ayant eu des animaux non bruns).
Service clientèle est un livre léger, teinté de venin, mais sans grossièreté, un livre ironique qui permet au lecteur de se déculpabiliser. La simplicité est la vertu capitale de Benoît DUTEURTRE.


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