Livre apprécié après le voyage en Egypte où j'avais été fascinée par la majesté des sites imposants, la beauté, la finesse des dessins gravés, la richesse des couleurs des sarcophages et le charme oriental.
L'auteur
Christian Jacq, depuis près de vingt ans,«est devenu le scribe des pharaons, le feuilletoniste des Ramsès, Toutankhamon et Osiris. Dans une quarantaine de livres, il raconte inlassablement les manuvres des grands du royaume, les crapuleries des courtisans, les espoirs du peuple. Il décrit surtout un pays presque irréel où tout le monde vit heureux - à condition d'être sage - sous la houlette d'un souverain exemplaire.» (LEXPRESS.fr).
Né à Paris en 1947, il est attiré par l'histoire de l'Egypte ancienne. Muni de ses diplômes de lettres et d'histoire de l'art, et d'une thèse d'égyptologie, il apprend seul à traduire et à tracer les hiéroglyphes. Il connaîtra son premier succès avec Champollion l'Egyptien.
Il accumule une documentation importante, écrit beaucoup. En face, des admirateurs, des détracteurs. Déclaration, très nuancée, d'un égyptologue, celle de Jean Yoyotte, professeur au Collège de France: «Christian Jacq se réclame d'une tradition ésotérique, c'est indéniable, et ses livres sont orientés dans la perspective d'une révélation.»
L'Empire des ténèbres
A Avaris, sa capitale, Apophis, chef des Hyksos règne en maître tyrannique, cruel, entouré de personnages troubles et aussi cruels. Khamoudi, le contrôleur général et Yannas, l'amiral de la flotte sont entourés de partisans (ou courtisans) corrompus, sans compter les épouses qui se livrent, elles aussi à des exactions épouvantables.
A Thèbes, Téti, la petite veuve du dernier pharaon, vit cloîtrée, entourée de personnages falots et corrompus. Mais sa jeune fille Ahotep, âgée de dix-huit ans, décide de résister. Malgré le danger, elle va demander à la déesse Mout (déesse-vautour de Thèbes associée à Amon) sa force représentée par un sceptre d'or, et l'obtient. Elle épouse Séquen, un simple jardinier courageux et fidèle dont elle fera un pharaon. Elle a deux enfants, Hamès et Amosé.
Déguisée en paysanne ou en femme de marin, elle n'hésite pas, avec Séqen, à se déplacer pour contacter des îlots de résistance. Elle est aussi aidée par deux personnages, le Moustachu et l'Afghan. Pendant ce temps, elle forme une armée de libération dans une base secrète. Au cours d'une bataille, ses soldats sont désorientés par un ennemi inconnu: la charrerie, c'est-à-dire des chars tirés par des chevaux (animaux peu connus). Au cours de cette bataille, Séquen meurt atrocement défiguré (pp.338-339).
La guerre des Couronnes
A Avaris, Apophis règne toujours avec la même cruauté. Il détruit la culture égyptienne, entre autre les tombes. Les vieillards, les veuves récalcitrantes sont envoyés dans des camps insalubres où les rejoindront plus tard les opposants, les propriétaires spoliés de leurs troupeaux, dont les survivants deviendront des précieux résistants pour les Egyptiens. L'amiral Jannas doit contenir avec une partie de ses troupes une révolte en Anatolie. Pendant ce temps, Hamès est couronné pharaon et continue la lutte avec sa mère ; ils prennent Coptos, au nord du Nil. Comprenant que les Nubiens au sud, alliés des Hyksos peuvent être dangereux, ils se tournent vers le sud et prennent la forteresse de Gebelein, Elkale, Edfou, Eléphantine où ils trouvent le Tour du potier mis en place par le dieu Khnoum (dieu-bélier ayant façonné l'humanité), qui aurait construit la voûte céleste et soutenu le firmament.
Ils passent deux cataractes (p.143) et s'arrêtent à Bouhen. Ils craignent un piège à Kerma et repartent donc vers le nord, prennent Abydas. Ils ont renforcé de lamelles de bronze leurs boucliers, les cuirasses et les pointes de flèches.
Ils envahissent Néfrousy et Hermopolis grâce à un stratagème et se dirigent vers Fayoum, oasis de verdure et de paix qu'Apophis voulait détruire en pratiquant la politique de la terre brûlée et en assassinant tous les habitants qui demandaient l'aide des Egyptiens. Fayoum est sauvé. Ils s'approchent de Memphis, puis d'Avaris, mais Hamès est malade et le retour à Thèbes est décidé. C'est alors qu'on pense qu'un traître sévit dans les rangs: Ahotep échappe à un empoisonnement, mais pas Hamès qui meurt .
L'épée flamboyante
Ahotep refuse toujours d'être couronnée pharaon et prépare son plus jeune fils Amosé âgé de douze ans à remplir ce rôle. Après avoir reconquis une partie du Sud, elle ne rêve que de reprendre Avaris, c'est-à-dire le delta.
Là, Apophis continue son règne despotique avec l'aide de son intendant Khamoudi et la terrible dame Abéria: assassinats raffinés, camps, drogue ..., tout en amassant une énorme fortune.
Amosé est sacré pharaon. Avec ses soldats, il cerne Memphis. Ils forment une flotte puissante à Port de Hamès et réussissent ainsi à libérer Memphis, mais le but reste Avaris où Apophis est assassiné par Khamoudi.
Les Egyptiens profitent de l'aide de révoltés, de petites insurrections parmi les prisonniers, et surtout d'un miraculeux tremblement de terre qui détruit la citadelle et épargne les alentours. Avaris est conquise. Khamoudi fuit en Nubie où il est poursuivi.
Cet épisode ressemble à une épopée par son panache et un vent de liberté, mais aussi d'horreurs et de suspense, car on ne révèle qu'à la fin l'insoupçonnable espion qui renseignait les Hyksos et avait déjà assassiné Sequen et Hamès.